Absolulettre : Mal-entendus et mal-écoutés
Extraits publiés dans l'Absolulettre n°01. Pages 17 à 20. Bulletin de liaison interne du Collectif ABSO-absolument. iBooks. ex-libris © Opus 53. Inédit. Septembre 1992.
Alors que la production des œuvres acousmatiques prenait une place de plus en plus importante dans la création contemporaine, Denis Dufour relève le manque préjudiciable d'un discours pédagogique vivant et tenu sur cet art (à l'instar des écrits de Michel Chion). De manière générale, à l'époque où est écrit l'article, les critiques musicaux et les médias ne s'intéressent plus vraiment au genre acousmatique. Plus consternant, ceux-ci minimisent son apport lorsqu'il s'agit par exemple de parler du timbre en musique instrumentale. Plus ambigu encore, certains critiques instrumentaux sont curieux, attentifs, voire même élogieux, quant à la musique des « sons fixés », mais seulement quand elle inclue de “vrais” instruments ! Denis Dufour rejoint Jérôme Nœtinger lorsque, en colère, il s’adresse aux programmateurs de musiques mixtes ou live qui les associent au terme acousmatique. Ceux-ci s’en tiennent à l'idée que ce genre ne ferait que supplanter la musique instrumentale, Les Rencontres de Crest, à l’origine de la création des Absolulettre, avaient pour objet d’expliquer et de défendre l’idée que l’acousmatique se suffit à elle-même et qu’elle constitue un art à part entière.