Long métrage ambitieux, cette œuvre acousmatique, entre mélodrame et hörspiel radiophonique, déroule le texte éponyme de Stig Dagerman (écrit peu avant sa mort en 1954) sur un peu plus d’une heure. Ici l’approche cinématographique est une idée de composition qui a inspiré bien des prises de sons et des paysages recréés pour un spectacle sonore faisant œuvre de “cinéma pour l’oreille”. Dans une sorte de testament instantané, mêlant extérieurs en plein vent et intériorités tourmentées, Denis Dufour nous livre un moment d’une exceptionnelle clarté dans un étirement à la fois onirique et concret. Plénitude et manque se succèdent et se superposent dans une théâtralité qui alterne réalisme et fantastique grâce à un savant travail sur la voix. Celle d’un homme presque transparent, à travers l’âme duquel défilent pour nous, dans une lucidité alliant force et frayeur, les impasses et les exaltations auxquelles l’a conduit sa recherche du bonheur.

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NOTRE BESOIN DE CONSOLATION EST IMPOSSIBLE A RASSASIER 1989_67'22